Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place Las ! las ses beautez laissé cheoir ! Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse Fera ternir vostre beauté. Pierre de RONSARD (1524-1585)
SOURCE : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/index.html
Recueil : Les Odes
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