PAR EMMANUEL CRÉPELLE

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Propriétaire des tours de Mont-Saint-Éloi depuis les derniers actes de décentralisation, le conseil général s'apprête à donner le feu vert aux travaux de rénovation (ou plutôt de conservation, pour être précis) de l'édifice. Un chantier qui durera près de deux ans et qui consiste principalement à limiter les attaques du temps, de l'eau et de la végétation tout en renforçant des parties qui ne demandent qu'à tomber.

Pour Françoise Rossignol, vice-présidente du Département, ces travaux ambitieux et très techniques, visent à inscrire ce patrimoine remarquable du Pas-de-Calais dans le temps, et à en faciliter la connaissance en amélioration sa fréquentation. Le budget se chiffre à 2,5 M E financés à parts égales par l'État et le Département.

Illustrations à l'appui, l'architecte des Bâtiments de France, Lionel Dubois a expliqué lors d'une réunion publique, l'état sanitaire des tours. Alors docteur, c'est grave ?

Eh bien plutôt. Dans son étude qui a commencé dès 1993 et qui s'est enrichie au fil des ans, l'architecte a pointé tous les désordres consécutifs aux infiltrations d'eau du fait de l'absence de toiture sur les tours. L'humidité a fait son oeuvre, les sels minéraux ont dissous la matière, le vent a accéléré l'érosion et l'apparition de végétation verticale n'a rien arrangé. Les parties internes non prévues pour être mouillées sont particulièrement atteintes. Le premier niveau de voûte a quasiment disparu. « Les parties hautes ne demandent qu'à partir. Il faudra mettre des protections sur ces ruines en leur gardant leur aspect de ruine. Nous devrons être discrets, rester humbles et ne pas essayer de reconstruire l'édifice. C'est un témoignage des ravages de la Première Guerre mondiale », insiste M. Dubois. Les interventions vont consister à poser des protections en plomb sur les parties horizontales. Des ajouts qui ne dépasseront que de deux à trois centimètres soit quasiment indétectables à l'oeil nu. Deux voûtes seront consolidées en béton armé et une couverture sera posée en phase interne, soit non visible de l'extérieur. L'architecte promet que les échafaudages seront progressivement démontés pour des raisons esthétiques, mais aussi financières. Les travaux commenceront donc par le haut.

En même temps, commencera un chantier tout aussi ambitieux : celui des fouilles archéologiques sur l'emprise de l'ancienne abbatiale. Jean-Michel Willot, archéologue départemental, a les yeux qui pétillent en évoquant le projet. « Nous allons intervenir en deux phases : une première dite de diagnostic qui consistera à creuser sur une largeur de deux mètres pour trouver les fondations la deuxième sera celle des fouilles proprement dites.

 » Pourquoi chercher ce que l'on connaît déjà ? « Généralement, on découvre beaucoup de pièces dans les remblais d'une abbatiale du XVIIIe siècle détruite pendant la Révolution. Et on espère remonter encore plus loin : découvrir des traces des installations primitives sachant que souvent beaucoup de corps étaient enterrés à proximité de tels édifices. » Cette opération de fouilles s'annonce comme une des plus importante. Sur un des sites les plus prestigieux du Pas-de-Calais. Ce qui ne gâche rien. •
source la voix du Nord 


 http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_du_mont_Saint-%C3%89loi