"La production mondiale de polyacrylate de sodium avoisine 1,3 million de tonnes par an. Les couches pour bébé sont naturellement le principal débouché : à raison de 10 à 12 grammes de polyacrylate de sodium par couche, et de 5 à 6 couches par jour pour les 800 000 bébés qui naissent chaque année en France, les volumes consommés ne risquent pas de diminuer de sitôt !"
Et pourtant... Sachant que les couches jetables ont seulement 50 ans (l'invention des couches-culottes jetables date de 1956) et que le marché ne couvre pas l'ensemble de la planète, il doit bien y avoir "autre chose". Voyons...
A. Supprimer le bébé et ne pas en faire d'autre
B. Pratiquer l'hygiène naturelle infantile comme dans beaucoup de pays [1]
C. Utiliser des couches lavables
D. Croiser les doigts pour le bébé devienne propre très vite
E. Acheter des couches bios
J'ai éliminé assez facilement les solutions A (non, décidément, non...), B (comment convaincre l'assistante maternelle et la halte-garderie ?), D (trop aléatoire), E (trop chères).
Restait donc : "C : Couches lavables".
Je suis entrée dans l'univers des couches lavables comme on saute d'un avion en croisant les doigts pour que le parachute que l'on a appris à plier le matin même s'ouvre correctement...
Merci Internet !
- D'abord, pour décider du modèle et de la marque... (mais je vous passe les références, la marché des lavables ayant littéralement explosé cette dernière année).
- Ensuite, pour apprendre à les entretenir et pour régler mon organisation.
- Enfin, pour commander ! (Bien que, depuis, certains magasins en vendent [2] dont Aubert, Autour de bébé et Bébé 9)
Alors, je vous entends d'ici... Il s'est ouvert mon parachute ?
Eh bien oui...
Mon bilan :
- Les couches jetables ont de petits collants sur le côté. Mes lavables ont des velcros. Si vous savez mettre l'un, vous savez mettre l'autre... FACILE. Enfin bon... Ca dépend de l'enfant... Parce que langer Petit Lu, c'est comme tenter de langer un bouquet d'asticots.
- Ca ne prend pas beaucoup de temps. Surtout si vous avez un sèche-linge. Le temps passé à monter les couches (j'habite au 3ème sans ascenseur) puis à les mettre dans le vide-ordure quand elles sont sales... équivaut au temps de prendre le filet rempli de couches sales [3], de le mettre dans la machine à laver puis dans le sèche-linge. Si, comme moi, vous n'avez pas de sèche-linge, il faut compter le temps pris pour étendre les couches. Mais 20 couches... ça ne me prend pas 20 minutes ! Et tous les 3 jours seulement.
- Ca prend peu de place. Finis les paquets Jumbo-promo ! Finis d'encombrer mon caddie, ma voiture et la chambre du bébé. Mes couches lavables sont en nombre constant (20) réparties entre la table à langer et le seau à couches sales (ou la machine à laver).
- Ca pue pas. Sauf si vous utilisez une poudre à lessiver qui pue, bien sûr ! Cela dit, au début, sentir un caca à travers une couche qui sent la lavande, c'est une expérience... "Snif snif snif... je crois que oui... T'en penses quoi, toi ? Snif snif snif... ben non... je sens la lavande... Mais siiiii... juste là... Snif snif... Où ?..."
- C'est pratique... SAUF en voyage où j'utile des jetables. Trouver une machine à laver en vacances... ben non. Voilà. En solution de dépannage, c'est idéal. Un peu comme les couverts en plastique ou la pilule du lendemain.
Notes :
Merci à http://tribudespandas.canalblog.com pour la photo ! Il y en a d'autres sur le site (j'adore la couche en forme de nounours !)
[2] L'association Bulle de coton propose de nombreuses informations sur son site, dont une carte des boutiques : www.bulledecoton.org
[3] Pour les couches lavables, j'utilise une grande "poubelle" dans laquelle je mets - comme un sac poubelle - un filet. Mes couches sont donc jetées dans ce filet qu'il suffit de fourrer dans la machine à laver. Rapide, simple et hygiénique.
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"Il y a plusieurs façons de s'assurer que le bébé prend assez de lait : Pendant les deux premiers jours qui suivent sa naissance, le bébé ne mouille d'urine qu'une ou deux couches par jour. A partir du troisième jour, par contre, il devrait mouiller 5 à 6 couches (...)" (Feuillet de la Leche League France : www.lllfrance.org) Quand Petit Lu (à croquer) est né, un vague sentiment de culpabilité m'a envahie. C'est vrai, les chiffres donnent le vertige [1] : "Pour un seul enfant, les couches jetables représentent : - 4,5 arbres - 25 kilos de plastique, obtenus avec 67 kilos de pétrole brut - plus de 4.500 couches jetées aux ordures ménagères, partiellement décomposées en plus de 200 (voire 500) ans. Ce qui représente 820 kilos de déchets, ou un volume de 35 m3" Donc... le volume des couches utilisées par Petit Lu sera plus grand que sa chambre... et elles seront encore là quand ses petits enfants seront morts... Mais - personnellement - les couches, je les glissais dans le vide-ordure et, chaque semaine, un camion était chargé de les emmener je-ne-sais-pas-où mais loin de ma vue. Alors ? Alors : rien. Un vague sentiment de culpabilité pour 35 m3 de couches invisibles. Et puis, ces quelques mots, trouvés dans un livre [2] : "(...) elles contiennent un gel hyperabsorbant, le polycrate de sodium, retiré du marché des tampons hygiéniques pour femmes (...) la présence de dioxine, reconnue par l'OMS comme substance cancérigène à long terme, et de TBT (trybutil étain), substance qui, même en très faible concentration, peut nuire au système immunitaire de l'homme et endommager son système hormonal". 35 m3 de pollution qui ne garantissaient MEME PAS la santé du Petit Lu ? CRAC. Fin de mes certitudes.
Notes : 1. Thèse de Anne-Sophie Ourt en vu de l'obtention du grade de docteur en environnement, Gembloux 2003 : http://larbreabebes.free.fr/Photos/telech/These-couches-lavables.pdf 2. "Planète maternage" par Catherine Piraud-Rouet
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Ado, je savais déjà ça.
Je savais que ma planète était précieuse et qu'il fallait la protéger.
Je suivais donc les conseils écologiques diffusés dans les magazines : ne pas gaspiller l'eau, penser à éteindre les lumières en quittant une pièce, mettre un couvercle sur les casseroles, porter les verres dans les bulles à verre,... Tout ça "allait de soit" et se groupait avec "ne pas jeter ses papiers par terre" ou "terminer son assiette".
Et, honnêtement, je restais sur ma faim.
J'avais l'impression de faire "tout ce qu'il était possible" sans que la Terre ne s'en trouve changée d'un millipouce. C'était désespérant.
Je buvais une à deux canettes de Coca par jour, en prenant soin de les mettre dans la bonne poubelle...
Et le monde ne changeait pas.
Avait-je oublié quelque chose ?
Mettre le couvercle sur les casseroles, porter les verres dans les bulles à verre, ne pas gaspiller l'eau, éteindre avant de quitter...
En apparence, tout était là.
Et puis, cette Terre que mes parents m'avaient empruntée, je l'ai empruntée à mon tour : je suis devenue maman.
Et là, j'ai eû le nez dans mon caca... Ou plus exactement : dans le sien. |