«Il y a plusieurs leçons à tirer de la riposte de la Nouvelle-Zélande à la pandémie, résument les professeurs de l’université Otago. Une évaluation rapide et scientifique des risques liée à une action gouvernementale précoce et décisive était essentielle.
«La mise en œuvre d’interventions à différents niveaux (mesures de contrôle aux frontières, mesures de contrôle de la transmission communautaire et mesures de contrôle basées sur les cas) a été efficace.
«La première ministre Jacinda Ardern a assuré un leadership empathique et a communiqué efficacement des messages-clés au public – encadrant la lutte contre la pandémie comme le travail d’une «équipe unifiée de 5 millions de personnes» – ce qui a abouti à une grande confiance du public et à l’adhésion à une série de mesures de lutte contre la pandémie relativement lourdes.»
Au Québec, on a eu des messages contradictoires, estime Mme Da Silva, au sujet des consignes de la Santé publique, notamment du port du masque, ce qui a nuit à la crédibilité du gouvernement.
Les grands perdants
Aujourd’hui, la Nouvelle-Zélande en est au stade post-élimination. Les rares cas qui surviennent sont attribuables à des voyageurs internationaux. Chaque cas est pris rapidement en charge par le gouvernement pendant 14 jours, afin de ne pas compromettre «le statut d’élimination du pays».
Pour Mme Da Silva, les grands perdants, ici comme en Nouvelle-Zélande, ont été les malades, particulièrement ceux en attente d’une chirurgie, comme les cancéreux. «Les personnes de 40 ans qui devaient être opérées ont subi un stress énorme [avec la réorganisation des hôpitaux]. Et parmi elles, il y a peut être des parents qui ne pourront jamais voir grandir leurs enfants… À 40-50 ans, une fois guéris du cancer, on peut contribuer encore à l’enrichissement de la société.»
En tant que société, poursuit l’universitaire, il faudra se questionner sur les choix qu’on souhaite faire dans le cas d’une deuxième vague, à savoir protéger des aînés vivant en CHSLD dont l’espérance de vie moyenne est de 18 mois ou sauver des malades dont l’espérance de vie est encore de quelques décennies? Ce sont des questions difficiles à poser, avoue Mme Da Silva, qui ne veut surtout pas qu’on en arrive à devoir choisir à qui iront les derniers respirateurs disponibles, comme ce fut presque le cas en Italie au pic de la pandémie
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