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Blog créé le 07/03/2009

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Adieu la ville, bonjour Paris, Paris balade suspendue

 06/04/2010
Si Napoléon III, au début du Second Empire, n'avait octroyé 17 kms de voie Ferré à la Compagnie de Strasbourg, les Parisiens d'aujourd'hui ne bénéficieraient pas d'une sente aérienne. Désaffecté en 1969, après un siècle de trafic, et cédé en 1986 à la municipalité, le "chemin de Vincennes, accueille, dans sa partie intra-muros, la Promenade plantée



Chemin lumineux du XII’ arrondissement qu’elle parcourt d’ouest en est sur 4,5 Kilomètres, elle débute presque sur un air d’opéra, avenue Daumesnil. Longiligne, s’enveloppant de jardins contigus, elle prend son envol à 9.18 mètres de haut sur l’ancien viaduc de Paris, rebaptisé viaduc des Arts.



Entre les tilleuls et les cerisiers, les pergolas et les treilles les fleuries, le promeneur complice, a l’abri de l’agitation urbaine, devine un décor d’arrière-cours et de toitures hérissées d’antennes de télé.



Serrée, touffue, la végétation y détend son territoire puis, soudainement claire et légère, laisse apparaître, en contrebas, les terrasses superposées du jardin Hector-Malot, réalisé par l'architecte-paysagiste Christo-Foroux en 1995

S’élançant vers l’azur, vingt ­quatre érables, dont les feuilles virent au pourpre à l’automne, ombragent la terrasse supérieure au pavage de briques rouges. Des canaux et des fontaines s’entrecroisent et leurs eaux resurgissent à l’étage intérieur, au milieu de trois jardinets. Paris nature cultivée.




























De retour sur le perchoir vert, un pont au patelage naturel orné d’arbustes et jardinières enjambe le boulevard Diderot a paris, et la Promenade s’élargit alors, faisant place à un bassin-miroir, entouré de lavance.



Sur la gauche du viaduc s’étend un Paris populaire, alternant bâtiments vétustes, terrains vagues avec tags et constructions récentes, qui rentreront dans le cadre de la réhabilitation de ces quartiers.



































Tandis que le côté droit est plus chic et Haussmannien.











Le commissariat de police, a l’angle de la rue de Rambouillet et de l‘avenue Daumesnil, est décoré de douze sculptures identiques masculines et sensuelles. Par association de pensées, faut-il y voir une volonté de changer l’image de nos «tuniques bleues»?

Egarement sûrement, surchauffe de l’esprit, policier, sensualité... Quelle idée ! lnterrogés, les gardiens de la paix ignorent de qui est ce bel éphèbe, on ne parle pas statuaire pendant le service. Heureusement l’honneur est sauf, l’un d’eux suppute qu’ils’agit d’une reproduction d’un des esclaves de Michel-Ange. Il a raison.


















A la jonction du viaduc et de l’ancien remblai Rambouillet-Montgallet, un centre du même nom, voué aux métiers d’art et à la maison, a été élevé par Mitrofanoff en 1994. Son toit supporte la dernière portion aérienne de la promenade. Cette séquence est marquée, à chacune de ses extrémités, par deux immeubles dont la façade de l’un reproduit la courbe du viaduc.


De retour sur la terre ferme après 1,4 kilomètre de voie piétonne surélevée, la balade dégringole dans le jardin de Reuilly, situé à l’emplacement de l’ancienne zone de Triage et de fret, sur la plate­forme SNCF. Un immense cadran solaire horizontal, représentant un papillon ou une étoile tombée du ciel, donne le ton au passant, par ses devises: "Le temps passe, passe le
bien" et "Le soleil luit pour tous".



A la belle époque, le soleil y brille bien pour tous, allongés, somnolant sur l’herbe douce de la pelouse centrale tandis que certains se promènent dans les jardins thématiques : jardin d’euphorbes et de sébums, jardin aquatique, jardin de fougères et de bambous. D’autres restent à l’ombre des aulnes ou des pommiers à fleurs, sur les belvédères, admirant les statues ornementales, nus féminins de Naoum Aranson ou de Raymond Delamarre.



Agrémenté d’une grotte. d’un escalier d’eau et d’aires de jeux où les structures à grimper se déclinent sur le thème ferroviaire, cet espace respire la vie. Des enfants courent, les jardiniers surveillent amoureusement la floraison des rosiers grimpants et, suspicieusement, de vieux Parisiens se racontent les histoires du quartier



Lun d’eux vole parfois une rose et, timidement. attend sa belle du jour. L'espoir n’a pas d’âge.
Qui sait. dit-il, le coeur immense, les jeunes filles comprennent peut-être le langage des fleurs...







En empruntant la passerelle a Paris au-dessus du gazon (coccinelles et papillons), la Promenade continue, plantée, au niveau de la rue, avec le mail de l’allée Vivaldi. Sur la droite, un nouveau jardin aux espèces d’arbres communes a été créé devant l’ancienne gare de Reuilly.











Attention piétons, c’est ici que débute la piste cyclable.



Au bout du mail, le tunnel de Reuilly, aux rochers et aux eaux ruisselantes, débouche à 7 mètres en contrebas du niveau du terrain naturel. A la sortie, on peut s’étourdir dans un labyrinthe de charmilles. Ici les bruits de la ville sont étouffés, une odeur d’humus parfume l’air et des piaillements d’oiseaux caressent l’oreille. Les sous-bois reprennent leur droit. Paris sauvage.




Rompant la monotonie, le parcours serpente au milieu d’une végétation spontanée et de plantes tapissantes, chargées de retenir la terre des talus à l’époque du rail.
Au détour du chemin, la sculpture musicale forgée par Zuber cliquette au vent et le sentier s’étire jusqu’au square Charles-Péguy, appelé ainsi en hommage au poète parti, le coeur gros, de la gare de Bel-Air, au front d’où il ne revint jamais.



Presque au terme des 4,5 kilomètres, le chemin végétal, encadré de lauriers et de prunus, s’encaisse de nouveau aux abords de la Petite Ceinture. Passant sous le boulevard Soult, il s’écoule, jusqu’à la frontière de Paris. Son prolongement, par-delà le périphérique, jusqu’au lac Daumesnil dans le bois de Vincennes, est en projet.




Ce parcours bucolique, oeuvre de l’architecte Mathieux et du paysagiste Vergely, est une invitation à découvrir une autre manière d’être en ville, en l’oubliant. Depuis la coulée verte, d’en haut ou d’en bas, la présence urbaine est réduite, Paris semble lointain, et la sensation d’être ailleurs s’insinue. La cité s’évanouit, le temps d’un battement de paupières, elle réapparaît... différente.



Différente parce que la Promenade plantée est aussi une vaste conception d’ensemble : amélioration des abords souvent vétustes, rééquilibrage de l’Est parisien, remise on valeur du viaduc et animation des voûtes.



Et bien voila ma ballade se termine, faire la Bastille - Porte Dorée à pieds, 4,5 kms a été un enchantement pour moi,  cette ballade est a refaire courant mai en fonction de la floraison qui sera plus jolie je le pense.

Je suis rentrée "crevée" mais avec des souvenirs plein la tête, et vous offre cette belle plante en souvenir.
Merci de votre visite




 

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