Ils sont combien, les grands pères à nous avoir fait le coup de la Suze ?
Ou du Quiquina, ou tout autre vin fortifiant ? A nous servir l'alibi du médical pour s'envoyer, l'air de rien, un petit apéritif ! Car la gentiane est entrée dans le monde des alcools par le dérapage tout à fait contrôlé de la médecine populaire. Les Anciens, déjà, en faisaient grand cas - Dioscoride, Pline ou encore Galien - les Chinois avant eux depuis plus de 5.000 ans. Sa renommée va s'accroître au cours des siècles jusqu'au Moyen Âge, où elle figure de panacée. Mais c'est vraiment à partir du XIXème siècle, et de l'invention de toutes les boissons apéritives industrielles qui ont réjoui nos aïeux, qu'elle va prendre l'importance qu'on lui connaît encore, même si de nos jours elle commence à se teinter de la patine de la nostalgie... Et c'est vrai qu'elle est bienfaisante, pour tous les organes concernés de près ou de loin, par la digestion : le foie, la vésicule biliaire, les intestins, l'estomac. c'est un digestif, un dépuratif, un cholérique (qui augmente les sécrétions biliaires)... Avec la racine de gentiane, on concocte des infusions, des macérations, ou des sirops, mais ce sont les vins et davantage les liqueurs qui sont attrayants. C'est surtout l'interdiction de l'absinthe, au début du XXème, qui lui sera profitable. Involontairement, la fée verte ouvre la voie à la jaune ...
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