Sur cette carte, on peut repérer pas mal de noms et de lieux dont j'ai parlé et que j'ai vus, de mes yeux vus.
Je pense vraiment un jour y retourner pour y vivre d'autres merveilleux moments notamment dans les fjords du Nord Ouest. Qui sait ? Merci de m'avoir suivie et encouragée dans mon carnet de voyage Je vous embrasse, c'était une grande joie après des années difficiles. Même si j'ai voulu très fort et longtemps ce voyage, j'ai conscience de ma chance. Galinette
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On est maintenant à 1H30 de REYKJAVIK. Nous traversons les régions agricoles où sont élevées les vaches pour le SKYR, et où sont cultivées les pommes de terre. Nous passons sur la plus longue rivière d’Islande : PJORSA.
Nous sommes à 45 km de la capitale, puis à 28 km. Il fait 9° avec beaucoup de pluie. Pour nous faire passer le temps François, qui le reste de l’année est linguiste à l’université de Reykjavik, nous parle des sagas islandaises, car la région que nous traversons en a été le théâtre, leur cadre naturel dans la mesure où elles relatent des événements qui se sont passés ici et un peu vers l’intérieur des terres. Les sagas sont des histoires longues et compliquées. Leurs premières pages commencent toujours par une avalanche de noms qu’il faut mémoriser tout de suite. Non seulement on y mentionne les acteurs, mais également tous leurs liens de parenté. Tout cela on ne l’explique plus par la suite et on a donc intérêt à être bien concentré et réveillé à la lecture des premières pages. Le style des sagas est d’une sobriété imbattable. Le narrateur décrit les évènements comme un témoin complètement objectif. Il n’y a aucun mot pouvant faire ressentir à un moment ou à un autre ses valeurs morales (un peu comme le style des nouveaux romans comme l’Etranger de Camus).On décrit les personnages tels quels et on les prend au milieu de leur vie...comme ça. Il n’y aucun regard moral sur les évènements. Les personnages centraux sont toujours des héros, un peu comme les héros de l’Odyssée d’Homère. Ce sont en général des héros qui ont des démêlées avec les gens de leur famille ou sont obligés de venger un membre dont les règles ont été bafouées. S’ils ne le font pas, c’est un peu comme la mort pour eux. Le grand thème c’est : comment un individu est coincé entre lui-même et la société qui impose des lois et l’héroïsme. Car il a sa vie interne qui quelque fois entre en conflit avec tous les liens sociaux. On ne connaît pas les auteurs des sagas ni exactement l’époque où elles ont été écrites. Mais ce qui est écrit est souvent beaucoup plus ancien que l’époque d’écriture de la saga. C’est encore un point commun avec Homère qui relatait des événements antérieurs de 300 à 400 ans. Toutes les théories du pourquoi de ces sagas ont un tronc commun. Les sagas dateraient essentiellement du 13ème siècle et on sait que c’est une époque très difficile en Islande. Il y avait de gros conflits entre les familles qui tournaient un peu à la vendetta et ce serait une des raisons qui a provoqué la colonisation de l’Islande. Les Islandais ne supportaient plus l’insécurité. Ils auraient eux-mêmes invité le roi de la Norvège à prendre le pouvoir dans le pays. Tous les récits héroïques auraient été mis sur papier à ce moment là. Ils ont fait revivre les grands moments de la colonisation qui a eu lieu bien avant où les gens étaient venus d’un commun accord sur une terre quasiment vierge et s’organisaient sans pouvoir central. Les sagas représentent un monument unique de la littérature du Moyen-âge aussi bien pour les historiens que pour les linguistes. C’est un trésor d’informations sur l’histoire de l’Islande. Mais le 4X4 atteint REYKJAVIK. Incroyable, il fait beau et 18°. Demain matin nous prenons l’avion à KEVLAVIK après une petite visite de la capitale et une nuit en Guesthouse. Au revoir l’Islande. C'ETAIT...GENIAL !!!
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LE VOLCAN HEKLA ET LES VOLCANS ACTIFS D’ISLANDE
On va bientôt en parler !
Connu déjà au Moyen-âge, Heckla est un nom féminin. C’est le volcan le plus actif d’Islande. Il se réveille à peu près tous les dix ans. Il connaît deux types d’éruption : Un type explosif Il s’agit d’une explosion violente. Il crache alors de la pierre ponce en se comportant comme une fissure volcanique. HEKLA c’est tout une série de cônes attachés les uns aux autres qui ont fait chacun leur tour une éruption. Il y a tout le temps des nouvelles cheminées qui se forment, explosent et crachent puis se bouchent. Un type coulée Il s’agit alors de coulées de lave basiques. Mais le temps joue et plus le temps est long entre deux éruptions, plus la lave est acide. La balade à forte proximité d’Ekla est interdite, car une éruption probable est présumée très prochainement. Il est toujours recouvert de neige. De là vient son nom. HEKLA signifie « collerette de neige ». Les plus grosses éruptions du 20ème siècle sont celles de 1944 et celles de 1971. Celle de 1944 a été la plus violente de son siècle en Islande. Elle était prévue et n’a fait aucun dégât. Celle de 1971 a pris tout le monde au dépourvu. Les Islandais se sont déplacés pour voir la lave avancer. On venait d’inaugurer la centrale géothermique au Nord.
La dernière éruption date de l’an 2000 en Février. Il neigeait et pour voir l’éruption de près, beaucoup d’Islandais sont restés au retour bloqués dans leur voiture par la neige. Une éruption destructrice a été celle de 1155, qui a chassé les colons des terres. Ils s’étaient installés trop près des volcans. Les champs de pierre ponce de HEKLA sont exploités et utilisés pur construire des matériaux très résistants à la chaleur.
HEKLA est donc actuellement très surveillé car des cheminées sont en train de se former, tout comme le volcan KRAFLA (près du lac Myvatn), deuxième volcan le plus puissant après HEKLA. Ca fait longtemps que l’on parle de son probable réveil. Sa dernière éruption, quant à lui, remonte à 1916. Deux autres volcans sous-glaciers sont surveillés dans le sud de l’Islande sous les glaciers MYRDALSJÖKULL et EYJAFJALLAJÖKULL. On sait qu’il y a une éruption en ce moment sous ce dernier. C’est la même poche de magma qui l’alimente et qui alimente KRAFLA. Il y a actuellement des tremblements de terre près de KRAFLA et une centrale géothermique est à proximité qui alimente les villes du Nord. |
Jeudi 6 Aôut 2009
Les vêtements trempés de la journée sèchent où on peut les suspendre ! Refuge chalet de LANDMANNAHELLIR. Photo Michelle Photo Michelle
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Mardi 4 Août 2009 Aujourd’hui il fait 12°. Certains jours nous avons connu 3 ° quand nous étions en altitude. En partant de l’hébergement de GARDI, nous longeons des langues glacières du GLACIER VATNAJÖKULL et elles sont multiples. Sous la langue ÖRAEFAJÖKULL se trouve le point culminant d’Islande à 2110 mètres. Lee Glacier lui-même abrite le plus gros volcan sous-glacier de l’Islande au Nord Ouest, le GRIMSVÖTN (en partie occupé dans sa caldeira par un lac sous-glacier le GRIMSFJALL) qui fait régulièrement parler de lui. La partie Ouest du Vatnajökull recouvre un important réseau de fissures volcaniques provenant de la ride médio-atlantique qui partage l’Islande en deux.
La dernière éruption importante du GRIMSVÖTN remonte à 1996. Elle a été fortement médiatisée parce que très impressionnante. Elle a commencé le 29 septembre 1996 pour se terminer le 7 novembre de la même année par une gigantesque crue qui a détruit plusieurs ponts sur son chemin. Le débit maximal de cette crue a atteint 50 000 m3/seconde (par comparaison : débit moyen de la cascade de Detifoss que nous avons vue = 130 m3/ seconde et le débit maximal = 350 m3/ seconde). Cela a donc commencé par des tremblements de terre le 29 septembre avec des coulées de lave au Nord du lac le 1er octobre. L’éruption a fait fondre une couche de glace de 500 mètres en 30 heures. Une fissure de 4 km de long est apparue. L’éruption est devenue aérienne le 2 octobre et la fissure s’est allongée de 3 km vers le Nord. Le 3 octobre le volcan a dégagé un nuage de cendres de 10 km. Toute l’eau de fonte a coulé dans le lac de la caldeira du volcan. Le 14 octobre il n’y avait plus aucun signe d’éruption volcanique. Tout le monde s’attendait à ce qu’il y ait une crue mais personne ne savait quand elle aurait lieu. La crue s’est fait attendre 3 semaines. Des mouvements sur la montagne se sont fait sentir, prémices de la crue gigantesque qui a suivi sous la forme d’une vague déferlante d 4 à 5 mètres de hauteur faite d’eau, de boue et de glace. Elle est partie de GRIMSVÖTN, est passée en dessous de la langue glacière de SKEIDARARJÖKULL avant de s’éliminer vers la mer. La décrue s’est amorcée le 6 novembre et s’est arrêtée le 7 novembre 1996. Depuis, les ponts ont été reconstruits, mais le cours des rivières a complètement changé. C’est la rivière suivante qui est devenue la rivière principale d’évacuation du glacier. Une nouvelle éruption heureusement moins importante a eu lieu en 2004.Ce volcan fait parler de lui à peu près tous les 10 ans.
Randonnée dans le parc de SKAFTAFELL Nous randonnons dans ce parc pour aller longer la crête de la langue glacière SKAFTAFELLSJÖKULL et pour aller voir de tout prêt la langue SVINAFELLSJÖKULL. Le vent commence à monter et nous devrons rebrousser chemin à 20 minutes du sommet qui nous permettait une vue panoramique, car nous n’arrivions plus à rester debout. Nous l’avons quand même bien vue et nous avons rencontré sur le chemin qui nous y menait une végétation à 400 mètres d’altitude qui existe par exemple en France dans les Alpes mais beaucoup plus haut.
Halte au vieux village de NUPSSTADUR Ce village laissé en l’état avec sa petite église daterait du 17ème au 19ème siècle. Amis certains disent qu’il est déjà mentionné au 12ème siècle.
Les champs de lave du volcan LAKI Le volcan LAKI a été l’une des grosses éruptions qu’a connue l’Islande au 18ème siècle. Cette éruption a duré de mai 1783 à Mars 1784 et a failli ravager complètement l’ile. Elle a craché durant les 10 mois 12,5 km3 de lave, la plus grosse coulée de lave de tous les temps de l’humanité, sur une superficie de 580 km2. Au cours de l’éruption se sont déversés dans l’atmosphère environ 500 millions de tonnes de gaz, des dizaines de tonnes de fluor, 80 millions de tonnes de soufre. C’est en particulier le soufre qui a causé une famine en Islande, car il a complètement empoisonné les pâturages.
Le site de Laki n’est pas un seul volcan, mais une série de 35 petits volcans qui se sont formés l’un après l’autre. Cette chaine se nomme LAKAGIGAR. C’est comme une fissure volcanique mais comme l’éruption a duré presque un an, plusieurs morceaux de fissure se sont formés à des moments différents toujours selon le même axe Nord-Est/ Sud-Ouest. Le champ de lave est complètement recouvert de mousse maintenant et cette mousse peut atteindre à certains endroits 40 cm.
Après être descendus du 4X4 pour fouler la mousse dans un champ de lave, nous y remontons pour quitter la nationale jusque vendredi matin ; nous retournons vers l’intérieur des terres en direction de la région de LANDMANNALAUGAR qui signifie « la source de la terre des hommes". Ce soir nous dormirons dans un refuge sans électricité qui s’appelle HOLASKJÖL. Nous allons y rester deux nuits. On s’éclaire à la bougie. |
Les chevaux Islandais
Le barbecue installé dans la terre
Sublime gigot de mouton !
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Nous partons du Fjord de REYDARFJÖRDUR où nous avons passé la nuit. Ce Fjord a bien changé depuis quelques années, depuis la construction de l’usine d’aluminium à quelques kilomètres. Des infrastructures et des équipements ont poussé pour permettre à l’usine d’accueillir des ouvriers et des employés. Pour moi, c’était important de voir aussi cet aspect ; on aurait pu quitter l’Islande avec un regard édulcoré après avoir vu toutes ces beautés ces derniers jours. Par contre, dès que le beau temps viendra, aujourd'hui nous allons encore rencontrer des paysages superbes.
On emprunte un tunnel sous la montagne long de presque 6km qui nous permet de passer aisément d’un fjord à l’autre. Sur la côte Est les Français venaient pêcher volontiers. Ils y ont construit un hôpital et aussi laissé certains bâtiments que nous apercevons au bord de la route.
Nous arrivons à STÖDVARFJÖRDUR où nous visitons le musée de la pierre. Curieux musée installé dans la maison même des propriétaires. En visitant, on aperçoit les chambres, la cuisine… et puis il y a le jardin, plein de pierres et de fleurs et aussi des nains de jardin devant leur maison islandaise. La famille qui habitait ici a commencé la collection il y a une quarantaine d’années. La plupart des pierres ont été trouvées sur les flans des montagnes à l’époque du dégel. Il y a alors des coulées de boue qui laissent apparaître des couches plus profondes de la terre.
Le village de HÖFN sera trois fjords et une baie plus loin.
Sur le versant sud du fjord BREIDDALSVIK, on peut voir des bassins témoins de la culture du saumon. Les conditions sont excellentes ici pour ce type de culture parce qu’il y a beaucoup de courant et que le fjord n’est pas profond. Ce sont les norvégiens qui ont appris les Islandais à faire la culture du saumon et de la morue. Il y a moins de centres de pisciculture maintenant qu’il y a 10-15 ans. Beaucoup de sociétés ont fait faillite. Celui que l’on aperçoit est très moderne, informatisé. Très peu de personnel a en charge cette pisciculture. Un des problèmes est d’empêcher que des bactéries se mettent dans le poisson, parce que ça peut empoisonner tous les poissons qui sont dans les bassins, mais également ceux qui vivent dans le fjord.
Nous voyons, là à droite, des échafaudages pour faire sécher les poissons puis le petit village de DJÜPIVOGUR tout à fait à la pointe du fjord.
Là, le bout de route que nous traversons sera très prochainement transformé en mur anti bruit et la route passera un peu plus près de l’eau. Il faut imaginer que dans des régions comme celle-ci, le danger d’avalanche est extrêmement grand et les précipitations peuvent être énormes en hiver. Les pentes des montagnes sont très fortes. Le problème est le même dans les fjords du Nord-Ouest.
Nous arrivons dans le fjord ALFTAFJÖRDUR. Pas compliqué « JÖRDUR » veut dire « fjord » en Islandais et « ALFTAF» veut dire lui « cygne », ce qui laisse présager que nous allons peut-être voir des cygnes. C’est un endroit où les cygnes ont l’habitude de s’accoupler. Ensuite ils se dirigent vers les lacs de l’intérieur pour la pondaison. Tout comme les macareux moine, ce sont les mâles qui s’occupent des petits, qui sont en charge de leur nutrition. Et en effet nous allons en voir quelques uns de façon fugitive. C’est là que nous faisons la pause déjeuner, au soleil. Par grand beau temps à partir de ce fjord nous pouvons voir l’île Papey.
Nous sommes arrivés sur la côte Sud Est. Le Glacier VATNAJÖKULL est vraiment tout près, même si on ne le voit pas encore. Toutes les rivières que l’on traverse maintenant viennent du glacier Vatnajökull et se jettent dans la mer. Nous arrivons enfin à l’hébergement de GERDI. Avant le repas nous nous rendons à la lagune glacière de JÖKULSARLON où nous allons pouvoir voir de près des icebergs en prenant le bateau. Je crois que l’on en a jamais vus d’aussi près. La langue glacière est tout près, et nous nous promenons sur ce lac qui rejoint la mer et dans lequel des morceaux de glace qui se sont détachés du glacier flottent.
Le soir nous mangeons, certes bien couverts, pour la première fois dehors. François et Alf ont réalisé un barbecue dans la terre pour cuire le gigot d’agneau et les pommes de terre. Un véritable régal. |
La couleur noire que l’on voit sur les morceaux de glace est tout à fait naturelle. C’est de la cendre volcanique issue des éruptions sous-glacières. La couleur bleue, c’est celle que l’on voit quand le morceau de glace vient de se retourner. La partie qui était dans l’eau vient en surface et prend cette couleur bleue turquoise car l’eau était beaucoup plus compressée et oxygènée.
Tous les morceaux de glace que l’on voit ont au moins 1000 ans d’âge. Cette glace fond dix fois moins vite que la glace ordinaire La glace redevient blanche à l’air libre, car l’oxygène s’en va.
Ici on la voit flotter vers la mer. |