D’une façon générale, les glaciers islandais ont toujours eu des hauts et des bas. On est sur une île. Le climat est plus tempéré ici qu’au Groenland. Les glaciers étaient à leur apogée au début du 20ème siècle. Il y eu ensuite une période de radoucissement qui a commencé à peu près à l’époque de la proclamation de l’indépendance de l’Islande (rappelons l’indépendance en 1944). Ce radoucissement s’est prolongé jusqu’à la fin des années 60. Puis il y a eu deux années de suite où la dérive des glaces a presque complètement entouré l’île ce qui refroidi considérablement le climat à nouveau jusque dans les années 90. Il devint de nouveau rude et les glaciers ont repris leur niveau du début du 20ème siècle. Et puis l’Islande a connu 3 hivers très doux en 2002, 2003, 2004 où il y a eu très peu de neige et des étés plutôt cléments. Par contre ces trois dernières années, l’île a connu des hivers assez rudes mais des étés doux et beaucoup plus longs que d’habitude jusqu’à la fin du mois d’août. On peut constater qu’actuellement la fonte des neiges commence plus tard, mais elle s’effectue complètement On ne sait pas très bien ce qui va se passer durant les prochaines décennies. Le réchauffement climatique est seulement un des explications pour le mouvement des glaciers en Islande. Ce qui peut avoir une influence certaine aussi c’est que sous beaucoup de glaciers se trouvent des volcans actifs, des sources chaudes…
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Après ces trois visites touristiques incontournables du cercle d’or : THINVELLIR, GEYSIR, et GULFOSS (il nous manquera la baignade dans le fameux « BLUE LAGOON »), nous reprenons la route pour nous enfoncer dans le centre de l’île. Le vent va probablement augmenter durant le dernier tronçon. On va devoir rouler un peu plus lentement, ce qui va allonger le temps du parcours. Ca c’est très fréquent ici ! Nous longeons LE GLACIER LANGJÖKULL dont nous apercevons les langues glacières, un des deux glaciers centraux d’Islande (les taches bleu ciel sur la carte). La rivière qui donne la cascade de GULFOSS que nous venons de voir prend sa source près de ce glacier. Bientôt nous verrons le deuxième GLACIER central de l’Islande HOFSJÖKULL, près duquel se trouvent les montagnes des sorcières où nous allons ce soir. Le paysage est plutôt aride, avec très peu d’eau en surface. Nous empruntons la piste non goudronnée et là nous nous rendons compte que le 4X4 prend toute son importance. On se dirige plein vent vers KERLINGARFJÖLL « les montagnes des sorcières » où nous passerons la nuit. « La montagne des sorcières » c’est la traduction française un tout petit peu loin de son sens originel. Le mot « KERLING » peut signifier « sorcière » ou « vieille femme » mais c’est un nom que l’on donne aussi à des montagnes qui ont une forme un peu spéciale qui rappelle une tête de femme ou une silhouette de vieille femme. Le fait que cela soit traduit en français par « montagne des sorcières » ne doit pas nous faire croire systématiquement qu’il y a des histoires de sorcières liées à ces montagnes. On les voit encore enneigées. Il y a bien sûr leur altitude à Sans nous en rendre compte nous sommes nous même à peu près à 600 mètres ; nous avons grimpé en altitude. Il existe un mini glacier caché dans cette chaine de montagnes, qui a fortement diminué ces dernières années, non pas à cause du réchauffement climatique mais parce qu’il est posé sur des points chauds. Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, il était connu comme un endroit où l’on pouvait faire du ski. Si cette activité a été abandonnée, Kerlingarfjöll est un rendez-vous pour les randonneurs et les amoureux de la nature. Les rivières que nous longeons sont très laiteuses car c’est de l’eau du glacier ou de fonte des neiges. Des téléphériques à mouton sont installées pour les faire passer d’une rive à l’autre de la rivière. La roche devient plus colorée. Nous approchons d’un gros massif de riolite que nous verrons de très près demain ("LA VALLEE DES FUMEES"). C’est une lave acide différente du basalte et qui peut prendre diverses tonalités qui vont du jaune, ocre (souffre-oxyde de fer) au vert olivine et même au rouge un peu cuivré. |
Nous faisons connaissance de François le guide Belge venu s'installer ici et Alf, le chauffeur islandais, qui vont nous accompagner pendant ces 12 prochains jours. Nous sommes finalement un groupe de 11 personnes plus eux deux. Nous apprenons que nous ferons la grande boucle Islandaise à l’envers du programme prévu, ce qui va nous demander un peu de gymnastique mentale, nous qui avions déjà bien eu du mal à repérer le programme avec tous ces noms bizarres. Et nous partons pour l’aventure en gros 4X4 (absolument indispensable pour traverser certaines rivières et rouler sur les pistes cahotiques du centre de l'île) auquel est attelée une remorque pour nos bagages, et des caisses de vaisselle et de nourriture. Mon dictaphone, récemment acheté pour la circonstance, va me servir à capturer les nombreuses explications données par François tout au long de l’itinéraire.
Nous commençons à rouler.
POUR MIEUX COMPRENDRE LA SUITE... D’abord un peu de connaissances géologiques générales
L’Islande est une île qui se divise en trois parties. La partie centrale vers laquelle nous nous dirigeons ce soir est le plus jeune. La ride médio atlantique traverse l’Islande en son centre et c’est là que les éruptions volcaniques se situent principalement maintenant Les paysages se sont formés lors d’éruptions volcaniques sous la glace, une épaisse calotte glacière. La lave était alors bloquée sous la glace. Quand la glace s’est retirée, les éruptions sont alors devenues aériennes. C'est de cette façon que les montagnes dans les paysages se sont formées. Plus on s’écarte du centre, plus les roches volcaniques sont anciennes. L'île, au fur et à mesure de son apparition, s'est écartée par son centre. Les parties situées au Nord Ouest et au Sud Est sont les plus anciennes de l’île et nous verrons plus tard que le paysage est totalement différent, plus érodé.
La roche principale de l’Islande est le basalte. Cela représente d’ailleurs la plus grosse quantité sur la terre. Il y d’autres roches… les roches riolitiques représentent quant à elles 10% des laves en Islande. Elles sont plus acides, plus colorées. La lave, lors d’une éruption, coule beaucoup plus lentement que dans d’autres régions d’autres pays ou d’autres îles volcaniques (on ne parle pas des volcans explosifs, que l'on rencontrera plus tard). Cela est du au climat froid et qui était plutôt étonnamment clément à l’époque des colons (il s’est refroidi quelques siècles plus tard). Les différentes éruptions volcaniques ont une grande influence sur la végétation. La dernière éruption aérienne date de l’an 2000. Il y a également des éruptions sous glacières régulières (on reparlera des glaciers imposants en Islande, taches bleu ciel sur la carte). Actuellement on surveille un volcan de près sous la glace sur la côte sud de L’île. Le volcan le plus actif reste le volcan HEKLA connu de toute l’Europe depuis le moyen âge, qui fait une éruption aérienne habituellement tous les huit ans. Les géologues mettent sérieusement maintenant en garde les promeneurs qui voudraient se rendre sur son flan et surveillent également de près les mouvements sismiques…car la « bête » pourrait se réveiller à tout moment. Nous ne le verrons que de loin à la fin du voyage.
La géothermie comme énergie
Nous faisons un petit détour pour observer le pipeline dont une inclinaison est respectée. Il est aérien. Les Islandais effectuent des forages à 2000 mètres pour récupérer la chaleur du sol et chauffer l’eau du lac PINGVALLAVATH à 90 degrés. Cette eau est envoyée ensuite par ce fameux pipeline vers Reykjavik et les villes environnantes. L’Islande contient 300 000 habitants dont 160 000 habitent à Reykjavik ! Actuellement quasiment tous les foyers sont chauffés par géothermie. Il faut d’ailleurs faire attention quand on tourne le robinet d’eau chaude à ne pas s’ébouillanter. Un conseil d’islandais, mieux vaut commencer par l’eau froide. La géothermie est également utilisée pour les cultures de légumes sous serre (tomates, concombres, poivrons, courgettes….) situées au Sud de l'île.
Un peu d’économie
L’Islande est très américanisée depuis la seconde guerre mondiale et parait avoir vécu largement depuis au dessus de ses moyens. L’économie de l’Islande est basée sur la pêche (avec un système de quota), l’aluminium dont l’exploitation dans l’Est ne donne pas pour l’instant tous les résultats escomptés, et le secteur bancaire avec actuellement un endettement sans précédent. L’économie pour l’heure s’est écroulée comme un château de cartes. Par exemple, l’université subit une restriction budgétaire de 10%. La construction connaît un coup d’arrêt. Les familles sont également, de par leur train de vie, fortement endettées. Les Islandais ont de fait décidé de plutôt rester "à la maison".La mauvaise forme les retient d'aller passer leurs vacances à l'étranger. Nous rencontrerons fréquemment dans le pays des moutons (la viande est vraiment excellente), des vaches dont le lait donne le fameux fromage blanc SKYR, plat national. Il y aussi du porc et de la volaille. On cultive le foin pour le bétail dans certaines zones. L’Islande importe tout son blé pour la farine. L’eau en Islande est très souvent excellente à boire, mais parfois elle sentira le souffre là où on passera.
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Son nom signifie « la chutes d’Or ». Cette cascade n’est en elle-même pas très haute par rapport à d’autres. Elle fait juste 32 mètres ! Mais elle est belle parce qu’elle possède deux étages et que la rivière fait un angle à 90 degrés. Tout cela est du au fait qu’il y a ici une superposition de couches de basale et de sédiments. Des rivières comme celle-là se sont formées principalement à la fin de la dernière époque glacière il y 12 000 ou 13 000 ans. Il y a d’abord eu de grandes crues pendant la fonte finale des glaciers, qui ont fini bien sûr par diminuer et creuser un canal. C’est l’érosion hydraulique qui a formé la cascade. Le magnifique site de GULLFOSS a de justesse été préservé de l’utilisation de sa force hydroélectrique par des investisseurs. |
Le seul vrai point d’intérêt de ce parc c’est le seul geyser actif d’Islande qui s'appelle STROKKUR.
Le STROKKUR, ce n’est pas le vrai GEYSER qui a donné son nom au site. Il y a effet cet autre geyser, le vrai, mais il s’est calmé depuis pratiquement un siècle. Il ne donne pratiquement plus d’éruptions. Le STROKKUR fait lui éruption environ toues les huit minutes de façon impressionnante. Il forme une très grosse bulle juste avant de jaillir. C’est un phénomène complètement naturel qui n’est commandé par aucun bouton ou aucun technicien. Il a certes été tout de même un peu « arrangé » par des forages pour élargir la colonne et faciliter l’évacuation du jaillissement. Le système du geyser est le suivant : C’est de l’eau qui se trouve en profondeur dans la terre et qui n’arrive pas à s’évacuer même si la température dépasse largement les 100 degrés. Pour qu’il y ait un geyser il faut 3 conditions. Il faut qu’il y ait quelques particules qui arrivent à remonter quand même à la surface à un endroit où la pression est moins forte, ce qui permet d’évacuer de ces particules. Il faut qu’il y ait suffisamment de chaleur et un phénomène de surchauffe Il faut que les parois de la colonne qui se forme pour le jaillissement de l’eau soit bien lisse.
On peut aisément fabriquer des geysers en laboratoire. C’est un phénomène bien connu. Un moyen d’activer un geyser est de mettre du savon pour lubrifier la colonne. Il n’y a plus d’éruptions volcaniques sur ce site mais il y a encore de la chaleur emmagasinée dans le sol qui chauffe des nappes phréatiques, des nappes d’eau de pluie. C’est un phénomène géothermique parmi d’autres que nous verrons : les fumeroles, les marmites de boue bleue, des solfatares, des sources chaudes... Il y en aura de vraiment magnifiques sur notre parcours. Je sais, vous voudriez bien que j’aille plus vite dans mon récit...mais patience, ça vaut le déplacement. Les phénomènes géothermiques sont très liés aux tremblements de terre fréquents sur l’île et annonciateurs d’éruptions volcaniques. Par exemple le grand geyser a recommencé à faire quelques jaillissements en 2000 après un tremblement de terre, puis s’est de nouveau éteint. |
Le plus fort c'est d'arriver à prendre la grosse bulle juste avant le jaillissement. Je la dois de vous la présenter grâce à la collaboration complémentaire de Daniel qui a réussi à la capturer avec son puissant appareil photos et à celle d'Eric qui réagi juste après le jaillissement quand la cavité est vide. Merci Daniel et Eric.
GEYSER STROKKUR comme si vous y étiez... GEYSER STROKKUR
Copyright Daniel Heitzmann GEYSER STROKKUR
en plein jaillissement GEYSER STROKKUR
juste après le jaillissement Copyright Eric Dorange LE GRAND GEYSER ENDORMI
...pour l'instant ! |
Histoire de l’Islande : La vallée du parlement
THING signifie parlement en Islandais C’est le premier site que nous visitons dans ce que l’on appelle le fameux cercle d’or. Au départ des temps, l’Islande était une terre complètement inhabitée. Puis elle a été colonisée au 9ème siècle par 20 000 colons norvégiens. Au départ, ils ont essayé de vivre sans pouvoir central avec un système d’entraide et gardaient des contacts très réguliers avec la Norvège ; puis petit à petit, le besoin de l’organisation d’un système politique s’est fait sentir, d’où l’installation d’un parlement en Islande, un parlement en plein air (modèle déjà implanté dans les peuples germaniques). Ils ont donc implanté ce parlement dans un endroit accessible de tous. C’est l’explication la plus rationnelle de sa situation. Il n’y a eu aucune construction sur le site ; tout se passait donc en plein air : les séances parlementaires, les séances de vote, les tribunaux avec de grands moments comme en l’an 1000 quand l’Islande a décidé de devenir un peuple chrétien, la réforme décidée ici comme partout en Europe. Le parlement avait le pouvoir judiciaire et législatif. Le parlement a cessé d’être utilisé tel quel à la fin du 18ème siècle pour plusieurs raisons :
L’éruption du volcan LAKI en 1783 (une des plus grosses éruptions volcaniques de l’humanité) qui a détruit le système écologique de l’Islande et détérioré le site La suppression des assemblées quand l’Islande est devenue colonie norvégienne, puis danoise. L’écartement régulier de la fosse du à la dérive des continents.
Après l’irruption, le parlement a déménagé à REYKJAVIK. Néanmoins c’est à THINGVELLIR que L’Islande a proclamé son indépendance en 1944.
Le site de la vallée du parlement est constitué d’un long couloir dans une faille dans laquelle les gens se rencontraient, circulaient, discutaient, faisaient des pourparlers. Il y a un endroit central où se tenait « le diseur de lois ». Son rôle était de lire le code de lois existant, au début de chaque session parlementaire et de relire le code de lois modifié à chaque fin de session avec les changements votés. L’organisation du site, à part cette certitude, est en grande partie inconnue. On ne sait pas où les gens se tenaient pour les séances de vote et où se tenaient les tribunaux. On sait que les gens venaient de partout et il y avait une autre activité que les séances parlementaires : des marchés, du commerce, des exécutions capitales (notamment aux 16ème et 17ème siècles avec la chasse aux sorcières comme un peu partout en Europe), des duels. Les gens logeaient sous tente ou construisaient des abris temporaires car cela durait un certain temps.
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La visite de 20 minutes nous a permis de descendre dans la faille, de traverser la rivière avec vue sur le lac THINGVALLAVATH, de croiser d’autres failles avec des lagons avant de rejoindre le 4X4 avec le chauffeur sur l’autre parking. |
JOUR 1 Dimanche 26 juillet 2009
C’est le grand jour. Il est 7 heures 10. Dans 1 heure je prends le train à Lille Europe. Je quitte Donuts, mon Moumoune, pour deux semaines. Mathilde et Vincent vont bien s’occuper de lui. Jeudi soir j’ai fêté mon départ avec Julien, Melissa, Vincent, Mathilde. C’était une soirée détendue. J'ai vraiment apprécié.
Aéroport Charles de Gaulle. Finalement, tout en m’étant levée tôt, je suis partie en retard de la maison et j'ai oublié de composter mon billet de métro. Résultat : 28 euros d’amende que m’ont infligés les contrôleurs qui décidément se sont levés bien tôt pour un dimanche matin. J’ai failli rater mon train pour lequel j’avais acheté un billet prem’s à prix intéressant mais non remboursable. Tu parles d’une économie ! Bref ! j’ai eu mon train. Me voilà arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle où je dois rencontrer des compagnons de route dans une heure. 14 heures. Je suis dans le gros « navion ». J’ai rencontré Anne-Marie qui cherchait aussi ses compagnons de route. On passe la journée à se débrouiller comme des grandes à deux en attendant de les retrouver à l’aéroport de KEFLAVIK. Nous sommes logés cette nuit dans une Guesthouse (logement situé dans une grande maison) dans l’ancien quartier de REYKJAVIK. « Ancien » est un bien grand mot, car la ville est très jeune, à peine vieille de 200 ans. Il est donc difficile, comme dans d’autres capitales, d’y admirer de vieux monuments ou de vieilles maisons. Je vous présente le quartier en aperçu. |
Mais oui je suis revenue samedi après-midi.
Je l'ai donc fait mon voyage ! J'y étais ! C'était géant... Je vous mets en ligne dès que possible un mini reportage. Bonne nuit ...je suis encore en décalage de 2 heures et le retour à la réalité est un peu difficile...J'ai encore les yeux et les pieds sur les crêtes des volcans... Galinette |
que je ne vous avais pas parlé de mon chat ! Mon "moumoune" va me manquer en Islande.
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