Disciple de Marot, Melin (ou Mellin) de Saint-Gelais séjourna en Italie et fut l'un des premiers à en introduire la poésie en France. Précurseur du sonnet, très apprécié à la cour de François Ier, il devint aumônier et bibliothécaire d'Henry II puis finalement évêque d'Angoulême.
Ses relations avec les petits génies de la Pléiade furent passablement ombrageuses....
Voici l'Ample Mer, un chef-d'oeuvre :
Par l'ample mer, loin des ports et arènes
S'en vont nageant les lascives sirènes
En déployant leurs chevelures blondes ;
Et de leurs voix plaisantes et sereines,
Les plus hauts mâts et plus basses carènes
Font arrêter aux plus mobiles ondes
Et souvent perdre en tempêtes profondes ;
Ainsi la vie à nous si délectable,
Comme sirène affectée et muable,
En ces douceurs nous enveloppe et plonge,
Tant que la Mort rompe aviron et câble,
Et puis de nous ne reste qu'une fable,
Un moins que vent, ombre, fumée et songe.
Melin de Saint-Gelais